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Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/451

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Ce problème se résout de lui-même par la liberté. Aucune théorie philosophique ou politique ne doit entrer, comme fondement essentiel, officiel, et comme condition obligatoire, dans le programme de l’Internationale, parce que, comme nous venons de le voir, toute théorie imposée deviendrait, pour toutes les Fédérations dont l’Association se compose aujourd’hui, soit une cause d’esclavage, soit la cause d’une division et d’une dissolution non moins désastreuse. Mais il ne suit pas de là que toutes les questions politiques et philosophiques ne puissent et ne doivent être librement discutées dans l’Internationale. Au contraire, c’est l’existence d’une théorie officielle qui tuerait, en la rendant absolument inutile, la discussion vivante, c’est-à-dire le développement de la pensée propre dans le monde ouvrier. Du moment qu’il y aurait une vérité officielle, scientifiquement découverte par le travail isolé de cette grande tête exceptionnellement — et pourquoi pas providentiellement aussi ? — garnie de cervelle, une vérité annoncée et imposée à tout le monde du haut du Sinaï marxien, à quoi bon discuter ? Il ne resterait plus qu’à apprendre par cœur tous les articles du nouveau Décalogue.

Au contraire, si personne n’a et ne peut avoir la prétention de donner la vérité, on la cherche. |28 Qui la cherche ? Tout le monde, et surtout le prolétariat qui en a soif et besoin plus que tous les autres.

Beaucoup ne voudront pas croire à cette recherche