Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/488

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Voyons maintenant ce qui les unit. C’est le culte quand même de l’État. Je n’ai pas besoin de le prouver pour M. de Bismarck, ses preuves sont faites. Il est, de la tête aux pieds, un homme d’État, et rien qu’un homme d’État. Mais je ne crois pas avoir besoin non plus de trop grands efforts pour prouver qu’il en est de même de M. Marx. Il aime à tel point le gouvernement, qu’il a voulu en instituer un même dans l’Association internationale des travailleurs ; et il adore tellement le pouvoir qu’il a voulu, qu’il prétend encore aujourd’hui nous imposer sa dictature. Il me semble que cela est suffisant pour caractériser ses dispositions personnelles. Mais son programme socialiste et politique en est la très fidèle expression. Le but suprême de tous ses efforts, comme nous l’annoncent les statuts fondamentaux de son parti, en Allemagne, c’est l’établissement du grand État populaire (Volksstaat).

Mais qui dit État, dit nécessairement un État particulier, limité, comprenant sans doute, |51 s’il est très grand, beaucoup de populations et de pays différents, mais en excluant encore davantage. Car à moins de rêver l’État universel, comme l’avaient fait Napoléon et Charles-Quint, ou comme la papauté avait rêvé l’Église universelle, M. Marx, malgré toute l’ambition internationale qui le dévore aujourd’hui, devra bien, quand l’heure de la réalisation de ses rêves aura sonné pour lui, — si elle sonne jamais, — se contenter de gouverner un seul État et non plusieurs États à la fois. Par conséquent, qui dit