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Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/66

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lité politique, même seulement relative, du comte de Bismarck, c’est qu’ils ont très mal lu leurs propres journaux et les journaux du parti démocratique bourgeois, dans lesquels toutes les sales intrigues de Bismarck, toutes ses criminelles trahisons contre la liberté des peuples en général et contre la patrie allemande en particulier, au profit de l’hégémonie prussienne, ont été complètement dévoilées.

Il est indubitable que lorsque Bismarck a entrepris, de concert avec cette pauvre Autriche qu’il a dupée, sa campagne nationale et patriotique contre le petit Danemark, il se trouvait déjà en pleine conspiration contre Napoléon III. Il est indubitable aussi que lorsqu’il a entrepris sa campagne anti-germanique, toute prussienne, contre l’Autriche et contre les souverains allemands alliés de l’Autriche, il s’alliait d’une main avec l’empereur de Russie, et de l’autre avec Napoléon III. Des circonstances inattendues, le triomphe inespéré et rapide de l’armée prussienne, lui permirent de duper l’un et l’autre. Mais il n’en est pas moins certain que Bismarck avait fait à Napoléon III des promesses positives, au détriment de l’intégrité du territoire allemand, aussi bien que du royaume belge, et qu’il eût tenu ses promesses, si Napoléon III s’était montré plus énergique et plus habile. Toute la différence entre Napoléon III et le comte de Bismarck, en tant qu’hommes politiques, consiste donc en ceci : l’habileté, c’est-à-dire la coquinerie, de