la liberté, de la morale et de la justice humaines. Et sous ce rapport, quoi qu’on dise, il n’existe pas de grande différence entre le sauvage Empire de toutes les Russies et l’État le plus civilisé de l’Europe. |115 Savez-vous en quoi cette différence consiste ? L’Empire des tsars fait cyniquement ce que les autres font hypocritement. L’Empire des tsars, avec sa franche manière despotique et dédaigneuse de l’humanité, est le seul idéal vers lequel tendent et qu’admirent en secret tous les hommes d’État de l’Europe. Tous les États de l’Europe font ce qu’il fait, autant que l’opinion publique et, surtout, autant que la solidarité nouvelle, mais déjà puissante, des masses ouvrières de l’Europe le permettent, — opinion et solidarité qui contiennent les germes de la destruction des États. En fait d’États, messieurs, il n’est de vertueux que les États impuissants. Et encore sont-ils bien criminels dans leurs rêves.
« Je conclus : Qui veut avec nous l’établissement de la liberté, de la justice et de la paix ; qui veut le triomphe de l’humanité, qui veut l’émancipation radicale et complète (économique et politique) des masses populaires, doit vouloir comme nous la dissolution de tous les États dans la fédération universelle des associations productives et libres de tous les pays. »
Il est clair que tant que les ouvriers allemands auront pour but l’institution de l’État national, quelque libre et populaire qu’ils s’imaginent cet