Page:Bakounine - Œuvres t5.djvu/214

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cette transmission ne peuvent être combattus que par les applications de la science à l’hygiène sociale, tant individuelle que collective, et par une organisation rationnelle et égalitaire de la société.

Ce que nous voulons et devons abolir, c’est le droit d’héritage fondé par la jurisprudence et constituant la base même de la famille juridique et de l’État.

Il est également entendu que nous n’entendons pas abolir l’héritage sentimental. Nous entendons sous cette dénomination l’héritage qui fait passer entre les mains des enfants ou des amis des objets de mince valeur qui ont appartenu à leurs amis ou à leurs parents décédés, dont à force de leur avoir servi longtemps ils ont conservé pour ainsi dire l’empreinte personnelle. L’héritage sérieux, c’est celui qui assure aux héritiers, soit complètement, soit même seulement en partie, la possibilité de vivre sans travailler, en prélevant sur le travail collectif soit la rente de la terre, soit l’intérêt du capital. Nous entendons que le capital, aussi bien que la terre, en un mot tous les instruments et toutes les matières premières du travail, cessant d’être transmissibles par le droit d’héritage, deviennent à tout jamais la propriété collective de toutes les associations productives.

L’égalité et par conséquent aussi l’émancipation du travail et des travailleurs ne sont qu’à ce prix.

Il est peu d’ouvriers qui ne comprennent pas que