Page:Bakounine - Œuvres t5.djvu/220

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On a aboli ensuite le droit d’héritage politique, ce qui a eu pour conséquence la reconnaissance de la souveraineté du peuple et de l’égalité des citoyens devant la loi.

Aujourd’hui nous devons abolir l’héritage économique, pour émanciper le travailleur, l’homme, et pour établir le règne de la justice sur les ruines de toutes les iniquités politiques et théologiques du présent et du passé.


La dernière question qui nous reste à résoudre, c’est celle des mesures pratiques à prendre pour abolir le droit d’héritage.

L’abolition du droit d’héritage peut se faire par deux voies : ou bien par celle des réformes successives, ou bien par la révolution sociale.

Elle pourra se faire par la voie des réformes dans les pays heureux, fort rares, pour ne pas dire inconnus, où la classe des propriétaires et des capitalistes, les bourgeois, s’inspirant d’un esprit et d’une sagesse qui leur manquent aujourd’hui, et comprenant enfin l’imminence de la révolution sociale, voudront entrer, d’une manière sérieuse, en composition avec le monde des travailleurs. Dans ce cas, mais seulement dans ce cas, la voie des réformes pacifiques sera possible ; par une série de modifications successives, sagement combinées et arrêtées à l’amiable entre les travailleurs et les bourgeois, on pourra abolir complètement en vingt ou trente ans le droit d’héritage, et remplacer le mode actuel de