Page:Bakounine - Œuvres t5.djvu/268

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la réconciliation et la coalition de tous les États de l’Europe — sans considération aucune pour la forme de leurs gouvernements et pour leur organisation intérieure — en vue d’une croisade d’extermination contre le peuple russe, un peuple de soixante millions à peu près, qu’il conseille de détruire en grande partie, sauf à refouler le reste derrière l’Oural.

Ce fut bien plus tard que j’appris que ce M. Borkheim, depuis bien des années, s’était fait notre calomniateur principal. Non qu’il fût |12 le seul, — je ne veux pas faire cette injure aux rédacteurs du journalisme allemand, — mais il les a dépassés tant par la sottise que par la vilenie de ses invectives contre nous ; de sorte que M. Maurice Hess — qui en politique comme en socialisme se montre aujourd’hui le disciple ardent et fidèle de l’illustre publiciste allemand M. Armand Gœgg[1], l’Atlas moderne qui porte sur ses épaules le monde bourgeois et le monde ouvrier, et sans nul doute aussi le pilier principal de la non moins célèbre Ligue de la paix et de la liberté, dernièrement illustrée, mais non relevée, par votre grand poète[2] — n’est rien, sous le rapport de la calomnie, qu’un imitateur de son double compatriote M. Borkheim.

  1. Ceci est une plaisanterie que Bakounine pensait devoir être particulièrement désagréable à Moritz Hess, Gœgg étant un personnage ridicule.
  2. Victor Hugo avait assisté au troisième Congrès de la Ligue de la paix et de la liberté, à Lausanne, en septembre 1869.