Page:Bakounine - Œuvres t5.djvu/273

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vailleurs qui m’a donné l’occasion de l’examiner de plus près, qu’une impression très insignifiante et très pâle. Je me souviens de l’avoir rencontré quelquefois dans la société de Karl Marx, dont il m’avait semblé supporter avec peine l’incontestable supériorité.

|16 Je l’avais totalement oublié, et je ne m’en suis ressouvenu qu’à l’occasion de sa dernière brochure[1], que mon ami Jean-Philippe Becker m’avait apportée en me demandant si je ne voulais pas faire à son sujet un article pour l’Égalité, organe de l’Association internationale des travailleurs à Genève.

Après l’avoir parcourue, j’ai cru devoir refuser, n’ayant trouvé dans cet écrit prétentieux et confus qu’un désir évident : celui de concilier la chèvre bourgeoise avec le chou du prolétariat.

L’Égalité ne pouvait y souscrire sans trahir son programme et son nom.

Je rencontrai une seconde fois M. Hess au dernier Congrès de Bâle. Je ne l’aurais point reconnu, tant nous avions vieilli l’un et l’autre, si J.‑Ph. Becker ne me l’avait présenté en me le désignant comme l’un des pères de l’Église communiste en Allemagne. Il ne me fut pourtant pas difficile de reconnaître bientôt, averti comme je l’étais d’ailleurs par la lecture de la dernière œuvre sortie de sa plume, que Becker se trompait étrangement sur

  1. La Haute Finance et l’Empire, Paris, mai 1869.