Page:Bakounine - Œuvres t5.djvu/281

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sont acharnés contre moi. Il n’y a pas d’invective ridicule qu’ils ne m’aient lancée, en proclamant par contre MM. Armand Gœgg et Chaudey comme les sauveurs de la société. Parmi les plus acharnés, il y avait surtout un avocat de Berne, le petit Beck, ci-devant mon ami et maintenant mon antagoniste furibond, qui, dans son petit journal dont je ne sais plus le nom, ne s’est pas contenté de me représenter comme un panslaviste dangereux, mais encore comme un agent payé de votre empereur.

Je haussai les épaules, et, pour me venger un peu, je me permis, dans l’Égalité dont j’étais alors l’un des rédacteurs, quelques plaisanteries fort innocentes, je vous assure, et qui ne portaient pas la moindre atteinte à l’honorabilité des personnes, sur le compte de MM. Beck, Armand Gœgg et Chaudey, les colonnes de la Ligue et les sauveurs de la société bourgeoise[1].

Mais il m’a été impossible de garder la même attitude vis-à-vis des calomnies que des gens équivoques, non au point de vue de la politique et de ce qu’on appelle vulgairement l’honnêteté personnelle, |22 mais à celui du socialisme et de leur sincérité vis-à-vis du monde ouvrier, que des bourgeois qui se disent socialistes, ont tâché de répandre dans l’Association internationale contre moi. Cette grande Association constitue, selon ma conviction profonde, le monde de l’avenir, et autant je suis indifférent à

  1. Voir le présent volume, pages 112-113.