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Page:Bakounine - Œuvres t5.djvu/295

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Son être s’étale complètement dans les mensonges et les calomnies dont son article est plein. Quant à ses principes, il faut leur rendre cette justice, ils se dénoncent assez franchement à la fin même de cet article : c’est le programme de tous les bourgeois plus ou moins démocrates qui voudraient encore une fois se servir des forces populaires, mais en faisant aussi peu de concessions que possible aux intérêts populaires ; c’est le programme de la Ligue bourgeoise de la paix et de la liberté, celui du bouillant Armand Gœgg, l’inventeur |30 et le propagateur peu modeste de ses propres triomphes et de ce qu’il appelle très sérieusement ses idées socialistes depuis trente ans, sans que personne s’en soit jamais aperçu ; collectiviste à Bâle, sauveur de la société bourgeoise à Lausanne[1], et toujours plein d’assurance imperturbable et d’admiration naïve et bruyante pour lui-même ; c’est le programme de l’autre héros de la Ligue, M. Gustave Chaudey, l’ensevelisseur éloquent des idées de Proudhon et le tombeau de son socialisme ; c’est enfin celui de tous ceux qui, incapables, ou paresseux, ou empêchés par leurs intérêts de penser, empêchés de vouloir surtout la franche émancipation populaire, voudraient se faire passer pour les amis du peuple, tout en continuant de servir avec plus ou moins de bonheur la cause en apparence encore si puissante,

  1. Au troisième Congrès de la Ligue de la paix et de la liberté (celui auquel assista Victor Hugo), qui suivit immédiatement le Congrès de l’Internationale à Bâle.