Page:Bakounine - Œuvres t5.djvu/74

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elle est perdue de toutes les manières, déshonorée, ruinée et menacée de périr dans le choc. Deux seules puissances sont actuellement existantes et se préparent toutes les deux à une rencontre fatale : la puissance du passé, représentée par les États, et la puissance de l’avenir représentée par le prolétariat.

Quel est l’effort qui pourrait la sauver, non comme classe séparée sans doute, mais comme agrégation d’individus ? La réponse est toute simple : poussée par la force des choses dans le prolétariat, la moyenne et surtout la petite bourgeoisie devraient y entrer librement, de plein gré.

Nous reviendrons bientôt sur cette question. En attendant, nous terminons cet article par les réflexions suivantes que nous empruntons à notre confrère de Vienne, organe de la démocratie sociale, la Volksstimme :

« L’égoïsme le plus aveugle peut seul méconnaître qu’il n’y a plus que le triomphe et la réalisation du principe socialiste qui puissent mettre fin à la pourriture effrayante qui a envahi toutes les couches de la société, et fonder à la place de l’anarchie actuelle un ordre social conforme à la justice et au bien-être général. Vraiment, il n’est pas besoin de dissertations scientifiques pour prouver la nécessité de profondes réformes sociales. Aujourd’hui le socialisme s’empare fatalement de tous les esprits. L’avenir est à lui. Le doute n’est plus permis sur ce point, car toujours plus menaçantes et plus hautes montent les vagues du mouvement ouvrier dans