Aller au contenu

Page:Bakounine - Œuvres t5.djvu/75

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tous les pays. La force principale des masses ouvrières se concentre surtout dans les capitales et dans les autres grandes villes de l’Europe ; partout nos bataillons organisés poussent en avant. Déjà, en Espagne, le drapeau rouge a reçu le baptême du sang.

« Les agitations électorales en France[1], et surtout les crimes récents de la classe privilégiée en Belgique, prouvent que partout on est décidé à opposer aux réclamations légitimes des travailleurs les arguments de la force brutale et l’éloquence des baïonnettes. À Vienne aussi une certaine feuille a poussé ce cri sinistre : « Il est temps d’en finir ! » On nous a menacés, et pourtant, sans nous laisser aucunement intimider par ces menaces, nous ne craignons pas de dire que si nous éprouvons un désir ardent, c’est celui de voir toutes ces réformes sociales, devenues aujourd’hui absolument nécessaires, se réaliser d’une manière pacifique, par l’entente fraternelle de tout le monde.

« Pour nous, le drapeau rouge est le symbole de l’amour humain universel. Que nos ennemis songent donc à ne pas le transformer contre eux-mêmes en drapeau de la terreur. »

(Égalité du 22 mai 1869.)
  1. Les élections pour le Corps législatif, en France, eurent lieu les 23 et 24 mai : dans plusieurs circonscriptions, les candidats dits « irréconciliables » furent élus.