Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/160

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Dans ma lettre à Bakounine, j’exposai les mêmes considérations, en faisant valoir l’avantage que nous donnerait, devant la Conférence de Londres, le terrain nouveau sur lequel nous nous serions placés, terrain qui se trouverait déblayé et aplani par la dissolution volontaire de la Section de l’Alliance. Mais Bakounine ne goûta pas mes raisons. Il fallait, pensait-il, accepter la lutte sur le terrain où nous étions ; et si la Section de l’Alliance devait se dissoudre un jour, ce ne pourrait être qu’après avoir triomphé de ses ennemis. Il m’écrivit le jour même, 6 août, pour m’exposer son point de vue, une longue lettre, que je ne possède plus (toute ma correspondance avec Bakounine, excepté celle de 1869 et deux lettres de 1871, a été détruite). Il écrivit également une lettre aux membres de la Section de l’Alliance, à Genève, pour leur dire son avis sur le conseil que je leur avais donné, et pour leur proposer un plan de campagne tout différent du mien. Cette lettre, qu’il m’envoya et que je transmis de sa part à la Section de l’Alliance, a été retrouvée dans les papiers de Joukovsky par Max Nettlau, qui l’a publiée dans sa Biographie de Bakounine. J’en ai reproduit le texte, d’après lui, au tome II de L’Internationale, Documents et Souvenirs, p. 178 ; et je donne également ce texte ici (p. 161), en manière d’introduction au Rapport sur l’Alliance.


Les 28 premiers feuillets du Mémoire de Bakounine m’étaient parvenus le 8 août : je les envoyai à Genève le lendemain, pour que, selon l’intention de l’auteur, Perron les revît, les complétât ou les abrégeât.

La lettre du 6 août, à la Section de l’Alliance, me parvint le 9, et, après l’avoir lue, je la transmis à Perron