Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/159

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

engagé à examiner si, maintenant qu’elle avait obtenu du Conseil général la reconnaissance de la régularité de sa situation, la Section de l’Alliance, prenant en considération l’intérêt supérieur de l’Internationale, n’agirait pas plus sagement en renonçant d’elle-même à prolonger davantage une existence qui, depuis longtemps, n’avait plus aucune utilité. J’avais pu constater que les réfugiés de la Commune avaient beaucoup de peine à se rendre compte de la véritable situation. Nos adversaires cherchaient à leur persuader que la scission n’avait nullement été le résultat d’une divergence sérieuse de principes, qu’elle était due simplement à des querelles de personnes, et en particulier à l’obstination ridicule d’une poignée d’hommes qui prétendaient absolument imposer à la Fédération genevoise l’obligation de recevoir dans son sein une section dont elle ne voulait pas. Il était chimérique d’espérer que ceux de ces réfugiés qui habitaient Genève se décideraient à devenir membres de l’Alliance : celle-ci allait donc voir son isolement devenir plus grand encore ; tandis qu’une fois sa dissolution prononcée par elle-même, les membres qui avaient fait partie de la section n’auraient plus rien qui les empêchât d’établir entre eux et les proscrits français des liens sérieux de solidarité en vue d’une action commune. Par la dissolution de la Section de l’Alliance, ajoutais-je, on enlèverait du même coup à la coterie marxiste le prétexte qu’elle croyait déjà tenir pour prendre contre nous et faire approuver par la future Conférence des mesures funestes, qui pourraient entraver la libre organisation de nos sections. En terminant, je priais Joukovsky de communiquer immédiatement à Bakounine la lettre de Robin.