Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/166

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Section centrale vous refusera, c’est à prévoir : alors vous aurez le droit de créer une nouvelle Section, — ou plutôt, non, même alors je voudrais vous voir rester à l’état d’individualités sans section, et réclamant auprès du Conseil général contre l’exclusivisme de la coterie genevoise qui vous ferme ses portes.

« Ne vois-tu pas que de cette façon nous les battrons, nous les mettrons au pied du mur, — au lieu qu’en recréant une section, vous donnerez lieu à la remarque parfaitement juste que c’est l’Alliance sous un autre nom ? »


Après avoir reçu la nouvelle lettre de Bakounine des 13-16 août, j’écrivis à Joukovsky ce qui suit, le 20 août :

« Mon cher Jouk, quelques questions auxquelles tu voudras bien répondre à lettre vue :

« 1° As-tu vu la protestation de Michel contre la dissolution de l’Alliance ? Si non, demande-la à Pinier, je crois que c’est à lui qu’il l’a adressée. Je trouve que Michel a parfaitement raison de se plaindre de vos procédés à son égard : on ne l’a pas averti ni consulté, on ne lui a pas envoyé la lettre de Robin que je t’avais expressément prié de lui communiquer.

« Ah ! mon cher, vous faites les choses en artistes : vous n’êtes pas assez bourgeois, assez positifs, assez hommes d’affaires, vous n’avez pas assez de régularité, de ponctualité, enfin toutes ces qualités fort ridicules, si tu veux, mais essentielles dans toute organisation ; vous êtes paresseux, volages, étourdis, capricieux comme des artistes. Et je vois, hélas ! qu’il n’y a rien à faire pour vous convertir à des idées moins fantaisistes : un