Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/17

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lui-même), et qui, en 1869, avait été membre de la Section de l’Alliance à Genève, fut prié par moi d’intervenir. Robin réclama une copie des deux lettres incriminées de faux ; cette copie lui fut envoyée de Genève dans les derniers jours de juin, et il se chargea d’obtenir du Conseil général une déclaration attestant l’authenticité des lettres. Cette manière de mettre directement les menteurs au pied du mur ennuya beaucoup Marx et Engels ; ils tergiversèrent tant qu’ils purent, mais Robin tint bon, et, dans la séance du Conseil général du 25 juillet 1871, il obtint l’attestation réclamée : les copies furent contresignées par le secrétaire et revêtues du sceau du Conseil.

J’avais mis, à la fin de juin, Bakounine au courant de ce qui se passait. Cette nouvelle l’émut. Il était occupé à la rédaction de l’écrit que nous avons imprimé au tome IV des Œuvres sous le titre d’Avertissement pour L’EMPIRE KNOUTO-GERMANIQUE ; il abandonna immédiatement ce travail, qui est resté inachevé, et commença, le 4 juillet, un manuscrit où il se proposait de faire l’histoire du conflit genevois. Il était à supposer que le Congrès général de l’Internationale, qui n’avait pu avoir lieu en 1870 à cause de la guerre, se réunirait, conformément aux statuts, en septembre 1871 ; et Bakounine, pensant que la question de la scission de la Fédération romande, et celle de la Section de l’Alliance qui avait été le prétexte de cette scission, seraient portées devant ce Congrès, voulait préparer ainsi des matériaux aux délégués des sections jurassiennes, qui auraient à s’y faire les défenseurs de l’Alliance, les défenseurs du collectivisme révolutionnaire, à l’encontre des politiciens de la coterie genevoise.