Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/186

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cette dernière tendance qui l’emporta grâce à la majorité des ouvriers en bâtiment, soutenue par une petite minorité de la Fabrique. Aussi les meneurs de la Fabrique eurent-ils toujours fort peu de goût pour les assemblées générales, qui déjouèrent quelquefois en une ou deux heures les intrigues qu’ils avaient ourdies pendant des semaines. Ils tendirent donc toujours à remplacer les assemblées générales, populaires, publiques, par les assemblées secrètes des comités, sur lesquels ils étaient parvenus à établir leur domination complète.

Dans les assemblées générales, la masse des ouvriers se taisait. C’étaient toujours les mêmes orateurs des deux partis opposés qui montaient à la tribune et qui répétaient leurs discours plus ou moins stéréotypés. On effleurait toutes les questions, on en relevait avec plus ou moins de bonheur le côté sentimental, dramatique, laissant toujours intact leur sens profond et réel. C’étaient des feux d’artifice qui illuminaient quelquefois, mais |32 qui ne réchauffaient ni n’éclairaient personne, toujours replongeant au contraire le public dans une nuit plus profonde.

Restaient les séances de la Section centrale, section immense d’abord, dans laquelle les ouvriers en bâtiment, qui furent les premiers fondateurs de cette section, se trouvaient en égalité, sinon en majorité, et qui était une sorte d’assemblée populaire organisée en Section de propagande. Cette section aurait dû devenir en effet ce que la Section