Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/188

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tement inorganisés. En outre, les ouvriers genevois avaient pour eux l’habitude de la parole en public et l’expérience des luttes politiques, habitude et expérience auxquelles les ouvriers en bâtiment ne purent opposer que la profonde vérité de leurs instincts socialistes et révolutionnaires. Ces derniers étaient, de plus, paralysés dans la lutte par la reconnaissance qu’ils devaient aux ouvriers citoyens de la Fabrique de Genève pour le concours décisif que ces derniers leur avaient apporté dans leur grève.

Somme toute, dans les séances de la Section centrale, qui n’avaient lieu d’ailleurs qu’une fois par mois, les deux partis, comme dans les assemblées générales, se contrebalancèrent pendant quelque temps. Puis, à mesure que se formèrent les sections de métier, les ouvriers en bâtiment, trop pauvres pour payer une double cotisation, celle de leur section de métier et celle de la Section centrale, se retirèrent peu à peu, et la Section centrale tendit visiblement à devenir ce qu’elle est devenue complètement |34 aujourd’hui : la Section des métiers réunis de la Fabrique, une section exclusivement composée de citoyens genevois. On ne le voit que trop bien à l’esprit qui l’anime à cette heure.

Il ne restait donc pour la propagande sérieuse des principes de l’Internationale et pour la connaissance mutuelle et le groupement si nécessaire des caractères et des sérieuses et honnêtes volontés, pour les ouvriers en bâtiment, que leurs sections de métier. Mais celles-ci ne se réunissaient également qu’une