Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/194

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association. Il appartenait naturellement au Bureau central de l’Alliance[1] de demander cette admission. Le citoyen J.‑Philippe Becker, membre de ce Bureau, et ami personnel et plus ou moins influent des membres du Conseil général, fut chargé unanimement par les autres membres du Bureau (Brosset, Bakounine, Perron, Guétat, Duval, et le secrétaire Zagorski) d’écrire à Londres. Il accepta cette mission, certain, disait-il, du succès de sa démarche, et ajoutant que le Conseil général, qui n’avait pas le droit de nous refuser, comprendrait nécessairement, après les explications qu’il allait lui donner, l’immense utilité de l’Alliance.

Nous nous reposâmes donc tous complètement sur la promesse et sur l’assurance de Ph. Becker, confiants dans la parole d’un homme que nous considérions tous comme l’un des vétérans du socialisme. Nous ne le connaissions alors que fort peu, moi pas du tout. L’expérience ne nous avait pas encore appris que cet homme, diplomate avant tout, unissait à une grande énergie de parole une non moins grande versatilité de caractère ; qu’il est toujours

  1. Le « Bureau central » provisoire de l’Alliance de la Démocratie socialiste devait servir de lien entre les groupes de cette organisation internationale, et correspondre avec les Bureaux nationaux à constituer dans les divers pays. Les membres fondateurs de l’Alliance avaient décidé que ce Bureau central serait placé à Genève et composé de sept membres, qui furent désignés par eux et dont on va trouver les noms dans le texte. Ces sept membres étaient tous, en même temps, membres de l’Internationale, et se répartissaient ainsi quant à la nationalité : trois Français, un Genevois, un Allemand, un Polonais, et un Russe.