Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/20

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mencement devait parler au lecteur de l’organisation des sections de l’Internationale à Genève, expliquer ce que c’était que les sections de la Fabrique (horlogerie et bijouterie) et les sections du Bâtiment, et montrer comment les comités des sections avaient fini par imposer leur autorité aux groupements corporatifs, qui prirent l’habitude de se laisser diriger par eux.

Pour suppléer en quelque mesure à ces pages de début qui sont perdues, et faciliter l’intelligence du reste, je crois utile de reproduire deux passages du Mémoire de la Fédération jurassienne relatifs à l’organisation de l’Internationale à Genève ; le contenu de ces passages est identique pour le fond, je puis l’affirmer, aux indications et aux considérations que Bakounine avait développées avec plus d’ampleur dans les feuillets qui nous manquent. Voici cet extrait :

« Les ouvriers genevois se divisent en deux grandes branches : ceux qui sont occupés à la fabrication de l’horlogerie, de la bijouterie et des pièces à musique (monteurs de boîtes, graveurs et guillocheurs, faiseurs de secrets, faiseurs de ressorts, repasseurs et remonteurs, faiseurs d’échappements, bijoutiers, etc.), et qu’on désignait sous le nom général d’ouvriers de la Fabrique, non point qu’ils travaillent dans une fabrique comme les ouvriers des filatures anglaises, par exemple, mais parce que, dans le langage genevois, l’ensemble de l’industrie horlogère, patrons et ouvriers, s’appelle en un seul mot la Fabrique ; et en second lieu les ouvriers qui n’appartiennent pas à la Fabrique et qui sont occupés à ce qu’on appelle les gros métiers (menuisiers, charpentiers, serruriers, ferblantiers, tailleurs de pierres, maçons, plâtriers-peintres, couvreurs, etc.,) : ceux-là sont dési-