Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/203

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le Conseil général furent Perron et Bakounine. Ils reconnurent tous les deux que les protestations du Conseil général contre le règlement de l’Alliance étaient parfaitement justes, puisque, d’après ce règlement, l’Alliance devait former au sein de l’Association Internationale des Travailleurs une association internationale nouvelle, indépendante de la première[1]. Remarquez que, dans ces résolutions, les seules que le Conseil général jusqu’ici ait prises et publiées contre l’Alliance, ce qui est attaqué c’est le seul règlement. Il n’y est nullement question du programme, qui du reste a été pleinement repro-

  1. Déjà, lorsque les membres de la minorité du Congrès de Berne se séparèrent de la Ligue de la Paix, Bakounine avait émis cette même opinion : « Les Français et les Italiens… voulaient que l’Alliance s’organisât tout à fait indépendamment de l’Association Internationale des Travailleurs, se contentant que ses membres fussent individuellement membres de cette Association. Bakounine s’y opposa, pour cette raison que cette nouvelle organisation internationale se trouverait en quelque sorte en une rivalité nullement désirable vis-à-vis de l’organisation des travailleurs. Ces discussions eurent pour résultat qu’il fut décidé de fonder une association publique sous le nom d’Alliance Internationale de la Démocratie socialiste et de la déclarer partie intégrante de l’Internationale, dont le programme fut reconnu obligatoire pour tout membre de l’Alliance. » (Istoritcheskoé razvitié Internatsionala, chapitre « L’Alliance internationale des révolutionnaires socialistes ».) Le Conseil général de l’Internationale ayant trouvé, néanmoins, que, telle qu’elle s’était constituée, avec un bureau central spécial et une organisation internationale particulière, l’Alliance ne pourrait pas faire partie de l’Association Internationale des Travailleurs, il n’y a rien d’étonnant à voir Bakounine, conformément à son désir d’éviter tout ce qui pourrait donner à l’Alliance l’apparence « d’une rivalité nullement désirable vis-à-vis de l’organisation des travailleurs », déclarer qu’il fallait modifier le règlement de l’Alliance conformément aux observations du Conseil général.