Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/233

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daient régulièrement, et qui formèrent le véritable noyau de l’Alliance. À mon regret, je dois dire que Perron n’en était pas. Fantasque, inégal, capricieux, il avait pris je ne sais pourquoi l’Alliance en grippe, et n’y faisait que de très courtes apparitions. Ses instincts plus ou moins genevois l’entraînaient toujours dans la Section centrale, qui, de section largement internationale qu’elle avait été d’abord, était devenue une section presque exclusivement genevoise. Brosset nous négligeait aussi. Président du Comité fédéral, il ne crut pas sans doute politique de se montrer ouvertement le partisan d’une section qui était devenue la bête noire d’une fraction puissante de l’Internationale, avec laquelle, comme un homme politique qu’il était, il se trouvait alors dans des rapports de coquetterie mutuelle. Guétat enfin, le recommandé, la faute de Perron, |62 nous avait également abandonnés. Depuis qu’il était devenu membre et vice-président du Comité fédéral, les fumées des honneurs avaient tourné sa pauvre tête. Plein de sotte importance, il était devenu d’un ridicule achevé. Il avait fini par faire rentrer en lui-même son discours stéréotypé habituel sur la révolution, et dans les assemblées générales, aussi bien qu’au sein du Comité fédéral, il ne votait plus qu’avec la réaction.

Par contre, ma faute à moi, le blagueur Duval, et notre faute commune à Perron et à moi, le versatile patriarche Becker, étaient des membres assidus de l’Alliance. Duval, qui était également membre du