Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/235

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basse, car il ne fallait pas manquer au décorum, à la fiction majestueuse de l’Internationale.

C’est ainsi que raisonnent, et pour cause, tous les gouvernements et tous les hommes de gouvernement. C’est ainsi que raisonnent aussi tous les partisans des institutions caduques qu’ils proclament sacrées, qu’ils adorent en fiction, sans permettre jamais qu’on les approche et qu’on les considère de trop près, parce qu’ils craignent avec beaucoup de raison qu’un regard indiscret ou qu’une parole téméraire ne découvrent et ne manifestent leur inanité.

C’est l’esprit général qui règne dans l’Internationale de Genève. Lorsqu’on en parle, on ment. Tout le monde ou presque tout le monde dit des choses qu’il sait ne pas être vraies. Il règne une sorte de cérémonie chinoise qui y domine tous les rapports tant collectifs qu’individuels. On est censé être, on n’est |64 pas ; on est censé croire, on ne croit pas ; on est censé vouloir, on ne veut pas. La fiction, l’officialité, le mensonge ont tué l’esprit de l’Internationale à Genève. Toute cette institution est devenue à la fin un mensonge. C’est pour cela que les Perret, les Dupleix, les Guétat, les Duval et les Outine ont pu s’en emparer avec tant de facilité.

L’Internationale n’est point une institution bourgeoise et caduque ne se soutenant plus que par des moyens artificiels. Elle est toute jeune et pleine d’avenir, elle doit donc pouvoir supporter la cri-