Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/236

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tique. Seules la vérité, la franchise, la hardiesse des paroles et des actes, et un contrôle permanent exercé par elle-même sur elle-même, peuvent la faire prospérer. Comme ce n’est pas une association qui doive être organisée de haut en bas par voie autoritaire et par le despotisme de ses comités, comme elle ne peut s’organiser que de bas en haut par la voie populaire, par le mouvement spontané et libre des masses, il faut que les masses sachent tout, qu’il n’y ait point pour elles de secret gouvernemental, qu’elles ne prennent jamais des fictions ou des apparences pour des réalités, qu’elles aient la conscience de la méthode et du but de leur marche, et qu’avant tout elles aient toujours le sentiment de leur situation réelle. Pour cela, toutes les questions de l’Internationale doivent être traitées hardiment au grand jour, et ses institutions, l’état réel de ses organisations ne doivent pas être des secrets de gouvernement, mais des objets constants d’une franche et publique discussion.

N’est-il pas vraiment singulier que nos |65 adversaires, qui ont réellement établi dans l’Internationale de Genève une sorte d’oligarchie dominante et secrète, un gouvernement occulte, si favorable à toutes les ambitions et à toutes les intrigues personnelles, aient osé nous accuser de. menées secrètes, nous dont toute la politique a toujours consisté à les forcer de venir poser toutes les questions dans les assemblées générales, dont les résolutions, selon nous et conformément aux statuts de la Fédération