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Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/253

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séances de l’Internationale, et je n’y parlai qu’une seule fois, la veille de mon départ[1].

Quant à la Section de l’Alliance, je n’y pris part, après mon retour de Bâle à Genève, qu’à une seule délibération : celle qui avait pour objet de demander au Comité fédéral l’entrée dans la Fédération romande[2].

  1. Dans l’assemblée générale du 27 octobre.
  2. Dès le 6 août (procès-verbal du comité de la Section de l’Alliance), il avait été décidé, « après une longue discussion sur notre entrée dans la fédération cantonale, que, si nous ne sommes pas acceptés, nous ferons notre demande au Comité fédéral [romand] ». Le Comité central (ou cantonal) ayant rpoussé, le 16 août, la demande d’admission dans la fédération cantonale, il ne restait qu’à mettre à exécution la décision du 6 août, ce qui fut fait dans la séance du comité de l’Alliance du 28 août : « On discute, dit le procès-verbal, la question de notre acceptation dans la Fédération romande ; tous les membres présents sont d’accord que le Comité fédéral n’a pas le droit de nous refuser, attendu que notre programme et règlement est parfaitement conforme aux statuts généraux ». Une lettre, rédigée par Bakounine dans les derniers jours d’août, fut envoyée au Comité fédéral, mais seulement après le Congrès de Bâle ; le Comité fédéral devait se prononcer sur cette lettre dans sa séance du mercredi 22 septembre. Dans la séance du comité de l’Alliance du vendredi 17 septembre, on se demande ce qui va se passer. L’attitude de Guétat étant devenue nettement hostile, Bakounine dit qu’il faudrait le rayer de la liste des membres de l’Alliance ; mais Duval propose qu’on attende la séance du Comité fédéral du mercredi 22 pour voir quelle sera sa conduite. Duval demande en outre « ce que nous devrons faire si le Comité fédéral nous refuse ; après une discussion sur ce sujet, on décide que dans ce cas nous ferons appel à toutes les Sections romandes par une circulaire ».
    Max Nettlau a retrouvé, et publié dans la Biographie de Bakounine (p. 378), un projet de lettre du comité de la Section de l’Alliance au Comité fédéral romand, rédigé par Bakounine. Ce projet-là est-il identique à la lettre qui fut réellement envoyée ? on ne peut l’affirmer avec certitude, mais cela me paraît probable. Le voici ;

    « Association internationale.
    « Au Comité fédéral de la Suisse romande,
    « Le Comité de la Section de l’Alliance de la Démocratie socialiste.


    « Citoyens,


    « Vous n’ignorez pas tous les malentendus auxquels a donné lieu la création de la Section de l’Alliance de la Démocratie socialiste.
    « Nous sommes entrés à ce sujet en correspondance avec le Conseil général de Londres, qui, après avoir examiné notre programme et notre règlement particuliers, les a déclarés conformes aux statuts généraux, en conséquence de quoi il nous a reconnus, à l’unanimité de ses voix, pour une section régulière de l’Association Internationale des Travailleurs.
    « À ce titre, nous avons demandé au Comité cantonal notre acceptation dans la fédération des sections de Genève. Par une décision prise le 16 de ce mois, se fondant sur des prétextes spécieux et qui sont tous contraires aux principes si libéraux et si larges de l’Association Internationale, le Comité cantonal nous a refusés.
    « Nous protestons devant vous contre cette décision, et nous sommes convaincus, citoyens, que plus pénétrés que ne le paraît être le Comité cantonal de ces grands principes qui doivent émanciper le monde, vous voudrez bien reconnaître notre droit incontestable de faire partie de la Fédération des sections de la Suisse romande.
    « Nous avons l’honneur de vous présenter nos statuts, et nous avons cette conviction qu’après les avoir examinés, vous reconnaîtrez que, tout à fait conformes aussi bien aux statuts généraux qu’à ceux de la Suisse romande, ils prouvent la volonté sérieuse de notre section de coopérer de tous ses efforts au grand but de l’internationale, à l’émancipation définitive et complète de la classe ouvrière.
    « Au nom de la Section de l’Alliance de la Démocratie socialiste. « Le président, Bakounine.

    « Le secrétaire, Heng. »