Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/259

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populaires, dans lesquelles beaucoup de choses très importantes, très décisives, ne pouvaient point être dites, et qui laissent aux orateurs à peine le temps nécessaire pour effleurer les questions principales. Enfin, dans les assemblées générales, il est impossible de reconnaître les meilleurs individus, les caractères, les volontés sérieuses, ceux qui dans les ateliers exercent une influence légitime sur leurs camarades. Ce ne sont pas ordinairement ceux-là qui parlent ; retenus par une mauvaise honte et par un culte superstitieux pour l’art oratoire, ils se taisent modestement et laissent parler les autres ; de sorte qu’ordinairement, des deux côtés, ce sont les mêmes orateurs qui viennent répéter plus ou moins les mêmes discours stéréotypés. Tout cela est excellent pour un feu |84 d’artifice de paroles, mais ne vaut rien, au moins n’est pas suffisant, pour le triomphe des principes révolutionnaires et pour l’organisation sérieuse de l’Internationale.

Perron et Robin, amants du parlementarisme quand même, amants platoniques de la publicité, s’imaginaient au contraire qu’il fallait tout faire au grand jour et devant un immense public : par le journal, dans les assemblées et par les assemblées générales. Tout ce qui pouvait se faire en dehors de ce système de transparence générale et absolue leur paraissait de l’intrigue ; et ils n’étaient pas fort éloignés d’accuser la Section de l’Alliance sinon d’intrigues, comme le faisait cette chère Fabrique, au moins de mesquin esprit de coterie et d’exclusivisme