Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/267

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loppé les principales idées, maintenant il s’agit de les faire entrer dans la conviction de tout le monde, de les faire aimer, les faire accepter par tout le monde. Pour arriver à ce but, Robin et moi, nous avons décidé de changer de système. Il faut maintenant apaiser, calmer les passions. Pour cela il faut baisser de ton, prendre un langage plus conciliateur, et dans le journal, aussi bien que dans les assemblées de l’Internationale, faire la paix avec tout le monde. »

Je lui répondis que je ne croyais pas beaucoup à cette paix, mais que peut-être ils avaient raison, et que, dans tous les cas, sans beaucoup espérer, je leur désirais sincèrement à tous les deux le plus grand succès.

|92 Puisqu’ils voulaient faire la paix, et qu’il n’y avait eu de guerre qu’avec la Fabrique, il était évident que Perron et Robin espéraient pouvoir se réconcilier avec la Fabrique, sans pourtant lui faire aucune concession de principe, chose dont ni Perron ni Robin n’eussent été capables. La fameuse botte de Perron consistait donc en ceci : Rendre la propriété collective, l’abolition de l’État et du droit juridique, choses si amères pour la conscience des bourgeois, — les rendre si douces, si sucrées, si agréables au goût, que la Fabrique, malgré qu’elle soit bourgeoise de la tête aux pieds, pût les avaler et s’y convertir sans s’en douter.

Perron et Robin s’étaient donc imaginé que ce qui nous séparait de la Fabrique n’était qu’une dif-