tout aux attaques de Mazzini contre l’Internationale. Cette association, étant un être réel et vivant, doit avoir la priorité, tandis que le Bon Dieu, n’étant qu’une chose imaginaire, un être fictif, peut attendre. D’autre part, comme l’Internationale exclut par sa nature l’idéalisme, tant métaphysique et religieux que politique, en même temps qu’elle affirme la science positive, la philosophie de l’humanité et la révolution populaire et sociale, en parlant d’elle j’arriverai naturellement à démontrer mes principes matérialistes et athées, qui ont si fort offensé l’Unità Italiana.
Mais qu’elle se rassure. Je n’ai jamais eu la ridicule prétention d’avoir inventé ces principes. Ils ont été élaborés par les siècles, et recueillis de nos jours par une main puissante. Ils ont pénétré dans les masses, dont ils formulent fidèlement les instincts, en sorte qu’on peut bien dire qu’aujourd’hui ils constituent le patrimoine universel. Tout mon mérite, si mérite il y a, est d’avoir osé exprimer à haute voix, en appelant les choses par leur nom, des sentiments et des pensées que tous se disent à l’oreille. Dans le camp de la démocratie, nous ne connaissons ni révélateurs, ni initiateurs, ni dictateurs, ni tuteurs, ni maîtres. Nous croyons sincèrement à l’instinct moral de chacun, nous cherchons à le deviner, à y puiser nos inspirations et à les formuler.
Je ne revendique pour moi qu’un seul mérite, celui d’être profondément convaincu de la justesse