Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/307

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des principes que j’ai eu l’audace d’opposer aux croyances religieuses de Mazzini.

Je le répète encore, ce n’est pas de gaîté de cœur que je me suis engagé dans cette polémique avec le grand agitateur italien.

J’ai obéi, en m’y décidant, à un sentiment de devoir ; mais, du moment que je m’y suis décidé, je ne reculerai pas d’un pas, et je ne m’arrêterai pas avant d’avoir fait tout mon possible pour démolir jusqu’au bout ces théories qui, selon ma conviction intime, sont aussi fausses au point de vue de la logique et de la science positive, que funestes dans leur application pratique.

Il n’est pas probable que je trouve nécessaire ou utile de m’entretenir une seconde fois avec l’Unità Italiana. Je préfère m’adresser directement au Maître. Non pas que je n’estime beaucoup ce respectable journal. J’en reconnais le caractère dévoué, honnête, constant et fidèle jusqu’à l’absurde. Mais que répondre à sa rédaction, si au lieu de produire des raisons, elle agite les bras, roule les yeux, les lève au ciel, pousse des cris de surprise, de douleur, de colère, d’indignation ? Un tel système peut être très dramatique, mais il n’est certainement pas raisonnable. Son premier argument contre moi, c’est que je suis Russe ! — C’est un fait que je peux déplorer beaucoup, mais qu’y faire ? Impossible de changer ma nationalité.

Dans cette disgrâce involontaire et irréparable, une réflexion me console.