Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/330

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que par plaisir. Alors Mazzini médita un grand coup, qui, s’il réussit, assurera sans doute, pour quelque temps au moins, à lui et à ses idées rétrogrades et liberticides, une espèce de pouvoir dictatorial en Italie.

Son plan est le suivant :

Il s’agit de réunir à Rome, — future capitale du monde, — le 1er novembre, un Congrès de représentants des ouvriers de toute l’Italie. Grâce aux intrigues des mazziniens, — intrigues qui sont impuissantes désormais à soulever l’Italie, mais qui sont très capables encore de favoriser partout la réaction, — répandus, et plus ou moins influents, dans toutes les villes d’Italie, on fera, on fait déjà, des efforts inouïs afin que les délégués envoyés à Rome par les associations ouvrières soient disposés à accepter la dictature de Mazzini. De cette façon on espère constituer un Congrès mazzinien, qui, au nom de douze millions de travailleurs italiens, devra prononcer l’anathème contre la Commune de Paris et contre l’Internationale, proclamer « Pensée nationale » le programme de Mazzini, et nommer une « Commission directrice », une espèce de gouvernement du prolétariat italien composé des mazziniens les plus aveuglément dévoués et soumis à la dictature absolue de Mazzini. Alors le prophète et son parti, forts de cette solennelle confirmation populaire, intimeront, non au gouvernement italien en présence duquel ils seront plus désarmés et impuissants que jamais, mais à la jeunesse italienne,