Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/362

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tique et révolutionnaire, par son expérience, dans la conspiration et dans les luttes pour la république. »

Et ils ne comprennent pas qu’il est impossible d’être réellement « libre-penseur » sans être en même temps largement socialiste ; qu’il est ridicule de parler de « libre-pensée » et de vouloir en même temps la république unitaire, autoritaire et bourgeoise de Mazzini.

Dans cette occasion aussi, Mazzini se montre logique, et beaucoup plus logique que la jeunesse qui s’appelle matérialiste et athée. Il a compris d’emblée que cette jeunesse-là ne pouvait pas et ne devait pas vouloir sa république à lui. Dans l’article « Tolérance et Indifférence », qu’il vient de publier dans le numéro 34 de La Roma del Popolo, il nous a dit clairement qu’il consentirait à passer la question sociale sous silence. Cela prouve qu’il a assez de perspicacité pour comprendre qu’on ne peut être matérialiste et athée sans être en même temps largement socialiste.

Ce n’est pas la logique de son propre développement qui a commencé à faire ouvrir les yeux à la jeunesse italienne : c’est l’insurrection et la révolution de la Commune de Paris d’abord, et ensuite la malédiction et la persécution unanime et furieuse de tous les gouvernements et de toutes les réactions de l’Europe, sans excepter Mazzini et le parti mazzinien, contre l’Internationale.

Sous ce rapport Mazzini nous a rendu un service immense. Il a démontré que du moment qu’elle