Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/369

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Il est clair que ce ne seront certainement pas les bourgeois qui accorderont aux ouvriers une semblable faveur, qui, si elle était concédée réellement, aboutirait à la ruine complète, à l’abolition de la classe bourgeoise, dont l’existence est fondée tout entière et exclusivement sur l’exploitation du travail du prolétariat au profit du capital concentré dans ses mains. Du moment où le crédit placerait largement le capital à la disposition de toutes les associations de production qui le demanderaient, les ouvriers n’auraient plus besoin d’aller féconder, en salariés exploités, le capital bourgeois ! Ce capital alors ne rapporterait plus ni bénéfices, ni intérêts. Les bourgeois les plus riches auraient bientôt fait de manger leurs fortunes, et ils descendraient très rapidement, et en moins de temps qu’on ne pense, au niveau du prolétariat.

N’est-il pas évident que la « classe possédante », la bourgeoisie, doit s’opposer de toutes ses forces à toute concession sérieuse de crédit aux associations de production formées par le prolétariat ? Qui donc leur accordera ce crédit ? L’État républicain de Mazzini ? Alors, de deux choses l’une : ou le crédit sera tellement dérisoire et mesquin, que, laissant subsister les choses comme elles sont, il ne servira