Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/374

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

propagande. » Voilà l’élixir de vie, remède assuré pour tous les maux, en fioles à double entente !

Nous, au contraire, nous disons aux ouvriers : La justice de votre cause est certaine ; seule la canaille peut la nier ; ce qui vous manque, c’est l’organisation de votre force : organisez-la, et ensuite renversez tout ce qui s’oppose à la réalisation de votre justice. Commencez par abattre et jeter par terre tous ceux qui vous oppriment. Puis, après vous être bien assurés de la victoire, et avoir détruit ce qui faisait la force de vos ennemis, cédez à un mouvement d’humanité et relevez ces pauvres diables abattus et désormais inoffensifs et désarmés, reconnaissez-les pour vos frères et invitez-les à vivre et à travailler avec vous et comme vous, sur le terrain inébranlable de l’égalité.

Les soutiens de l’ordre actuel — dit plus loin Mazzini — ont une organisation consacrée par les siècles, puissante par une discipline et des ressources dont nulle Association Internationale, combattue sans relâche et forcée d’agir en secret, ne pourra jamais disposer[1].

Pauvre Internationale ! il n’y a pas d’artifice de langage ni d’argument auquel Mazzini n’ait eu recours pour la perdre dans l’opinion des ouvriers italiens.

  1. « I sostenitori dell’ ordine attuàle hanno ordinamento vecchio di secoli, potente di disciplina e di mezzi che nessuna Società Internazionale, combattuta d’ora in ora e costretta d’operare nel segreto, potrà raggiungere mai. »