Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/379

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voleurs du travail, de la vérité contre le mensonge, de l’Humanité contre Dieu), vous ne pourrez plus compter que sur vos seules forces[1].

Et si les ouvriers écoutent Mazzini, leur apportera-t-il, en récompense, des forces nouvelles ? Et lesquelles ? Serait-ce par hasard celles du parti mazzinien, qui a donné de lui-même une si pauvre idée dans toutes les entreprises de Mazzini ? ou bien leur promet-il sérieusement le concours des forces bourgeoises ? Ces forces, qui furent autrefois réellement formidables, sont aujourd’hui devenues chancelantes et nulles, si nulles que, menacées aujourd’hui par le prolétariat, qui leur fait terriblement peur, nous les voyons dans tous les pays d’Europe se réfugier à l’ombre et sous la protection de la dictature militaire.

L’effrayante progression de cette décadence intellectuelle et morale de la classe bourgeoise peut s’étudier jusque dans la jeunesse. Sur cent jeunes gens pris dans cette classe, ce sera beaucoup si vous en rencontrez cinq qui ne soient pas des jeunes « vieux » ! Les autres, étrangers à toutes les grandes choses qui se passent autour d’eux, perdus dans la banalité de leurs petits plaisirs, de leurs petits calculs intéressés ou de leurs vanités et de leurs mesquines ambitions, ne sentent rien, ne comprennent rien et ne veulent rien. Quand la jeunesse d’une

  1. « La vostra legge è crociata ! Convertitela in ribellione, in minaccia d’interessi contro interessi, voi non potrete più far calcolo che su forze vostre. »