Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/397

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abolissant le mariage religieux, le mariage civil et juridique, nous rendons la vie, la réalité, la moralité au mariage naturel fondé uniquement sur le respect humain et sur la liberté des deux personnes, homme et femme, qui s’aiment ; qu’en reconnaissant à chacun d’eux la liberté de se séparer de l’autre quand il voudra, et sans avoir besoin d’en demander la permission à qui que ce soit ; qu’en niant également la nécessité d’une permission pour s’unir, et repoussant d’une façon générale toute intervention de n’importe quelle autorité dans leur union, nous les rendrons plus étroitement unis, beaucoup plus fidèles et loyaux l’un envers l’autre ; de même nous sommes également convaincus que lorsqu’il n’y aura plus la maudite puissance de l’État pour contraindre les individus, les associations, les communes, les provinces, les régions, à vivre ensemble, elles seront beaucoup plus étroitement liées, et constitueront une unité beaucoup plus vivante, plus réelle, plus puissante que celle qu’elles sont forcées de former aujourd’hui, sous la pression pour tous également écrasante de l’État.

Mazzini et tous les unitaires se mettent en contradiction avec eux-mêmes lorsque d’un côté ils vous parlent de la fraternité profonde, intime, qui existe dans ce groupe de vingt-cinq millions d’Italiens unis par la langue, les traditions, les mœurs, la foi, et la communauté d’aspirations, et que de l’autre côté ils veulent maintenir, que dis-je ? exagérer la puissance de l’État, nécessaire — disent-ils — au main-