Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/400

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’unité politique, l’État unitaire italien, — ce fut au contraire sa faute, parce qu’il ne put créer cette unité sans sacrifier la liberté et la prospérité du peuple, — mais parce qu’il a détruit les différentes dominations politiques, les différents États qui avaient artificiellement et violemment empêché l’unification sociale populaire de l’Italie.

Après avoir accompli cette œuvre glorieuse, la jeunesse italienne est appelée à en accomplir une autre encore plus glorieuse. Elle doit aider le peuple italien à détruire l’État unitaire italien qu’elle a fondé de ses propres mains. Elle doit opposer à la bannière unitaire de Mazzini la bannière fédérale de la nation italienne, du peuple italien.

Mais il convient de distinguer fédéralisme et fédéralisme.

Il existe en Italie la tradition d’un fédéralisme régional, qui est devenu aujourd’hui un mensonge politique et historique. Disons-le une fois pour toutes : le passé ne revit jamais ; et ce serait un grand malheur qu’il pût revivre. Le fédéralisme régional ne pourrait être qu’une institution aristocratico-consortesque, parce que, par rapport aux communes et aux associations ouvrières, industrielles et agricoles, ce serait encore une organisation politique de haut en bas. L’organisation vraiment populaire commence au contraire par un fait d’en bas, par l’association et par la commune. Organisant ainsi de bas en haut, le fédéralisme devient alors l’institution politique du socialisme,