Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/404

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masses populaires, et de l’autre amène les peuples et les nations à se créer une vie nouvelle, plus féconde et plus large dans l’Internationale. L’avenir, un long avenir, appartient en première ligne à la constitution de l’Internationalité européo-américaine. Plus tard, mais beaucoup plus tard, cette grande Nation européo-américaine se confondra organiquement avec l’agglomération asiatique et africaine[1]. Mais ceci est d’un avenir trop lointain pour que nous puissions en parler maintenant d’une façon quelque peu positive et précise. Je reviens donc au prolétariat italien.

Plus votre prolétariat a pris une part politique dans votre passé historique, et moins il a d’avenir comme classe séparée de la masse de vos paysans. J’ai montré que la participation du prolétariat florentin au développement et aux luttes municipales du moyen âge l’a pour longtemps assoupi. Depuis le commencement du dix-neuvième siècle, après un sommeil forcé de trois siècles au moins, le prolétariat lombard, vénitien, génois, et de toute l’Italie moyenne particulièrement, a pris une part plus ou moins active aux soulèvements, aux conspirations et aux expéditions patriotiques, dont sont pleines les annales de la jeunesse bourgeoise des soixante-dix dernières années ; et, comme résultat, il s’est formé dans son sein un parti, une minorité mazzi-

  1. En 1871, les États australiens n’entraient pas encore, comme on le voit, dans les préoccupations des socialistes d’Europe.