Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/405

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

niano-garibaldienne très prononcée qui s’est complètement inféodée à la politique de la République unitaire bourgeoise. Si tout le prolétariat italien avait suivi cet exemple, c’en serait fait de lui, et il faudrait chercher ailleurs l’avenir de l’Italie, c’est-à-dire dans la masse seule des paysans, masse informe et brute, mais intacte et riche d’éléments qui n’ont pas été exploités par l’histoire.

Heureusement, le prolétariat des villes, sans en excepter celui qui jure par les noms de Mazzini et de Garibaldi, n’a jamais pu se mazziniser et se garibaldiser d’une façon complète et sérieuse ; et il ne l’a pas pu par la simple raison qu’il est le prolétariat, c’est-à-dire la masse opprimée, spoliée, maltraitée, misérable, affamée, qui, contrainte par la faim à travailler, a nécessairement la moralité et la logique du travail.

Les ouvriers mazziniens et garibaldiens auront beau accepter les programmes de Mazzini et de Garibaldi ; dans leur ventre, dans la lividité décharnée de leurs enfants et de leurs compagnes de misère et de souffrances, dans leur esclavage réel de tous les jours, il y aura toujours quelque chose qui appelle la révolution sociale ! Ils sont tous des socialistes malgré eux, excepté seulement quelques individus — peut- être un sur mille — qui à force d’habileté, de chance et de fourberie, sont arrivés ou ont l’espoir d’arriver à entrer dans les rangs de la bourgeoisie. Tous les autres, je veux dire la masse des ouvriers mazziniens et garibaldiens, ne sont tels que par