Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/406

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imagination, ou encore par habitude, mais en réalité ils ne peuvent être que des révolutionnaires socialistes.

Et c’est aujourd’hui votre devoir, chers amis, que d’organiser une propagande intelligente, honnête, sympathique, et surtout persévérante, pour le leur faire comprendre. Pour cela, vous n’aurez pas besoin de faire autre chose que de leur expliquer le programme de l’Internationale, en leur faisant toucher du doigt ce qu’il dit. Et si, pour cela, vous vous organisez dans toute l’Italie, et que vous le fassiez de bonne harmonie, fraternellement, sans reconnaître d’autre chef que votre jeune collectivité elle-même, je vous jure qu’au bout d’une année il n’y aura plus d’ouvriers mazziniens ni garibaldiens ; que tous seront devenus socialistes révolutionnaires, patriotes sans doute, mais dans le sens le plus humain de ce mot, c’est-à-dire patriotes et internationaux en même temps. Vous aurez ainsi créé la base inébranlable d’une prochaine révolution sociale qui sauvera l’Italie et lui rendra la vie, l’intelligence, et toute l’initiative qui lui appartient parmi les nations les plus humainement progressistes de l’Europe.

Et quand vous aurez accompli ce grand acte, les ouvriers qui auparavant étaient mazziniens et garibaldiens deviendront eux-mêmes des apôtres très précieux de « notre religion » sans Dieu, puisque, et par leur nature, et par leur intelligence développée, quoique aujourd’hui déviée, et par