Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/414

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et qui s’organiseront en s’équilibrant mutuellement, naturellement, nécessairement, poussés par leurs besoins et leurs intérêts réciproques, d’une manière homogène et en même temps parfaitement libre.

La science, qui n’aura d’autre autorité que celle de la raison et de la démonstration rationnelle, ni d’autre moyen d’action que la libre propagande, la science, qui fait des pédants à cette heure, sera devenue libre et les aidera dans ce travail.

Voilà donc, en Italie comme partout, ce qui est la nation vivante, le peuple de l’avenir, le prolétariat des villes et des campagnes. Tout le reste est mourant, ou déjà mort, desséché ou corrompu.

Voulez-vous être vivants ? Êtes-vous fatigués de tourner inutilement dans un cercle vicieux ? De penser sans rien inventer ? De crier aux quatre vents en répétant toujours la même chose à un public qui ne vous écoute plus ? De vous agiter incessamment sans rien faire ? Voulez-vous échapper à la condamnation qui est suspendue sur le monde où vous êtes nés ? Voulez-vous enfin vivre, penser, inventer, agir, créer, être hommes ? Renoncez définitivement au monde bourgeois, à ses préjugés, à ses sentiments, à ses vanités, et mettez-vous à la tête du prolétariat. Embrassez sa cause, dévouez-vous à cette cause, donnez-lui votre pensée, et lui vous donnera la force et la vie.

Au nom du socialisme révolutionnaire, organisez le prolétariat des villes, et, en faisant cela, unissez-le dans une même organisation préparatoire avec le