Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/57

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qu’il y aura des États, ne se montra pas viable ; enfant âgé à peine de deux ou trois mois, il mourut, étouffé et enterré par l’opposition ou plutôt par l’indifférence à peu près unanime des électeurs du canton de Genève[1]. Il rendit pourtant un grand service au parti conservateur modéré, autrement dit « indépendant », en prolongeant son règne de deux ans. Depuis lors les ouvriers-citoyens de l’Internationale genevoise, après une hésitation de quelques mois, commencèrent à s’enrégimenter sous le drapeau du parti radical ; quant à M. Catalan, il chercha pour sa jeune ambition une voie nouvelle, en tâchant de créer un parti conservateur-socialiste du genre de celui dans lequel s’est noyé chez vous[2] le trop fameux citoyen Coullery.

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|92 Un autre point qui divisa les deux partis dans l’Internationale de Genève fut la question du travail coopératif. Vous savez qu’il y a deux genres de coopération : la coopération bourgeoise, qui tend à créer une classe privilégiée, une sorte de bourgeoisie collective nouvelle, organisée en société en commandite ; et la coopération réellement socialiste,

  1. L’histoire de la campagne électorale faite dans l’automne de 1868, à Genève, par le parti de la démocratie socialiste auquel le journal de Catalan, la Liberté, servait d’organe, est racontée au tome Ier de L’Internationale, Documents et Souvenirs.
  2. Dans le Jura neuchâtelois.