Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/67

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comités des sections leur offraient l’avantage de pouvoir connaître personnellement les membres les plus marquants et les plus influents de ces sections, et il leur suffisait de convertir ces membres à leur politique pour devenir les maîtres absolus de toutes les sections.

Aussi avons-nous vu qu’avant janvier 1869, époque à laquelle les nouveaux statuts votés par le premier Congrès romand entrèrent en vigueur, ce furent non les assemblées générales, mais les assemblées des comités qui furent considérées, par le parti de la réaction genevoise, comme la suprême instance légale de l’Internationale de Genève. Les assemblées générales, d’ailleurs, n’étaient ni régulières ni fréquentes. On ne les convoquait que pour des cas extraordinaires, et alors leur ordre du jour, déterminé d’avance, était toujours si bien rempli qu’il n’y restait que bien peu de temps pour la discussion des questions de principes.

Mais il y avait un autre terrain sur lequel ces questions pouvaient être débattues avec beaucoup plus de liberté : c’étaient les assemblées mensuelles et quelquefois même extraordinaires de la Section centrale.

La Section centrale, avons-nous dit, avait été le germe, le premier corps constitué de l’Association Internationale à Genève ; elle en aurait dû rester l’âme, l’inspiratrice et la propagandiste permanente. C’est dans ce sens, sans doute, qu’on l’a appelée souvent la « Section de l’initiative ». Elle avait créé l’Internationale à Genève, elle devait en conserver