Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/66

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comme lui, et de devenir un sot prétentieux et vaniteux, tout bouffi du sentiment de sa ridicule importance.

Voilà le sort auquel s’étaient condamnés les membres des comités de l’Internationale de Genève, en refusant au peuple l’accès de leurs réunions. L’esprit qui présidait à ces réunions devait être nécessairement opposé à celui qui régnait dans les assemblées populaires : autant ce dernier était généreux et large, autant le premier devait être étroit. Ce ne pouvait plus être l’instinct des grandes idées et des grandes choses, c’était nécessairement celui d’une fausse sagesse, de misérables calculs et de mesquines habiletés. C’était en un mot un esprit autoritaire et gouvernemental : non celui des prinpaux représentants de la grande masse de l’Internationale, mais celui des meneurs de la Fabrique genevoise.

On comprend que ces Messieurs aiment beaucoup ces assemblées des comités. C’est un terrain tout favorable pour le plein déploiement de leurs habiletés genevoises ; ils y règnent en maîtres, et ils en ont |100 largement fait usage pour endoctriner, pour discipliner dans leur sens et, s’il nous était permis de nous exprimer ainsi, pour « engenevoiser » tous les membres principaux des comités des sections étrangères, pour faire passer peu à peu dans leur esprit et dans leurs cœurs les instincts gouvernementaux et bourgeois dont eux-mêmes ils sont toujours animés. En effet, ces assemblées des