Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/77

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ces associations mêmes ce furent d’abord quelques rares individus, les plus intelligents, |110 les plus énergiques, les plus dévoués, et, en grande partie, déjà éprouvés et développés par les luttes précédentes, qui, pleins d’espérance et de foi, et se dévouant de nouveau, eurent le courage de prendre l’initiative du nouveau mouvement.

Ces individus, incidemment réunis à Londres en 1864, pour une question politique du plus haut intérêt, la question polonaise, mais absolument étrangère à celle de la solidarité internationale du travail et des travailleurs, formèrent, sous l’influence immédiate des premiers fondateurs de l’Internationale, le premier noyau de cette grande association. Puis, retournés chez eux, en France, en Belgique, en Allemagne et en Suisse, ils constituèrent, chacun dans leurs pays respectifs, des noyaux correspondants[1]. Ce fut ainsi que furent créées dans tous ces pays les premières Sections centrales.

Les Sections centrales ne représentent spécialement aucune industrie, puisque les ouvriers les plus avancés de toutes les industries possibles s’y trouvent réunis. Que représentent-elles donc ? L’idée

  1. Bakounine fait ici une erreur. Au meeting de Saint Martin’s Hall, le 28 septembre 1864, il n’y avait pas eu de représentants de la Belgique, de l’Allemagne et de la Suisse qui fussent ensuite « retournés chez eux » pour y fonder des sections. Les Allemands et les Suisses présents, comme Eccarius, Lessner, Jung (il n’y avait pas de Belges, croyons-nous), étaient domiciliés à Londres. Seuls, les ouvriers parisiens avaient envoyé à ce meeting des délégués, qui furent le ciseleur Tolain, le monteur en bronze Perrachon, le passementier A. Limousin.