Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/98

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de l’État et celle de l’Internationale la même différence qui existe entre l’action officielle de l’État et l’action naturelle d’un club. L’Internationale n’a et n’aura jamais qu’une grande puissance d’opinion, et ne sera jamais que l’organisation de l’action naturelle des individus sur les masses, tandis que l’État et toutes les institutions de l’État : l’Église, l’université, le forum juridique, la bureaucratie, les finances, la police et l’armée, sans négliger sans doute de corrompre autant qu’elles le peuvent l’opinion et la volonté des sujets de l’État, en dehors même de cette opinion et de cette volonté, et le plus souvent contre elles, réclament leur obéissance passive, sans doute dans la mesure, toujours très élastique, reconnue et déterminée par les lois.

L’État, c’est l’autorité, la domination et la puissance organisées des classes possédantes et soi-disant éclairées sur les masses ; l’Internationale, c’est la délivrance des masses. L’État, ne voulant jamais et ne pouvant jamais vouloir rien que l’asservissement des masses, fait appel à leur soumission. L’Internationale, ne voulant autre chose que leur complète liberté, fait appel à leur révolte. Mais afin de rendre cette révolte puissante à son