Page:Bakounine - Lettres à Herzen et Ogarev, trad. Stromberg, Perrin, 1896.djvu/181

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sûmes être un coquin, il me dit : « Straube, c’est différent ; à celui-là je n’hésiterais pas à tout confier. » J’ai fait depuis, plus ample connaissance avec Straube ; j’ai recueilli des renseignements sur son passé et sa situation actuelle, sur toutes les circonstances de sa vie, enfin sur tout ce qui le concerne et je peux vous affirmer que c’est un homme tout à fait sérieux, fort intelligent et honnête. De même que les personnes honorables, telles que Blant, Embloge et Yerta, me répondent de son honnêteté, de même je vous en réponds de mon côté, et je vous le garantis sur mon honneur.

J’affirme absolument qu’il nous serait difficile de trouver une autre personne qui, ayant la valeur de Straube, montrât autant d’empressement que lui pour cette affaire. Nous trouverions en lui un auxiliaire inappréciable et il serait, vraiment, impardonnable de ne pas profiter d’une offre dans laquelle il met tant de bonne volonté.

Il a saisi très justement la substance même de l’affaire ; il a compris de suite qu’il n’y aurait pas grand’chose à faire au point de vue de la propagande, ni de ses propres intérêts, si l’on voulait continuer la vente de ces éditions en détail, par l’intermédiaire du garçon d’hôtel, à Stockholm et à Copenhague. L’expérience qu’il en avait fait d’ailleurs, lui avait démontré clairement toute la nullité de ce procédé.

À la suite de l’entrevue que nous avons eue ici avec Sturzenberg, et depuis notre conversation avec plusieurs Danois, nous nous sommes convaincus qu’il n’y avait rien à faire à Copenhague et qu’il était absolument inutile d’y entreprendre quoi que ce soit.