Page:Bakounine - Lettres à Herzen et Ogarev, trad. Stromberg, Perrin, 1896.djvu/340

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lièrement de nous ; dire des mensonges, c’est là son système ; où est-il à présent, avec qui est-il lié ? Que fait-il et qu’est-ce que tu as fait toi-même, pour prévenir Bradlaugh et Dupont contre lui ?

Je n’ai nullement abandonné nos affaires russes. Au contraire, j’ai trouvé enfin de véritables militants et j’ai organisé une section russe dans notre Alliance secrète. L’un de ses membres se trouve pour le moment en Angleterre ; si vous le permettez, il se présentera chez vous de ma part. Moi-même, je suis occupé à écrire : en russe, afin d’anéantir complètement Outine, qui mérite d’être écrasé comme une punaise, et en français, pour répondre à mes ennemis de l’Internationale.

À propos, as-tu jamais eu l’occasion de rencontrer Marx, ce directeur occulte de mes ennemis avoués ? Avez-vous notion de ce fait, que, par l’intermédiaire de Becker, qui m’a trahi de même que l’Alliance, Marx, profitant de mon absence l’hiver dernier, entra en correspondance avec Outine et que celui-ci et sa compagnie recherchent pour lui des documents contre moi qui lui permettraient de me battre. Bon, nous allons mesurer nos forces. Les Espagnols, les Italiens, les Français et les Belges (non personnellement, mais par principe), seront avec nous ; les montagnards[1], sous la présidence de notre intelligent et fidèle ami James, nous défendront de toutes leurs forces[2].

Jouk a une très belle conduite. Perron s’est marié, et s’est détaché entièrement des militants. Fanelli se sent fatigué ; jusqu’ici encore il ne peut oublier,

  1. La Fédération Jurassienne (Trad.).
  2. Un jeu de mots dans le texte russe. « Se dresser comme une montagne », c’est-à-dire défendre quelqu’un de toutes ses forces (Trad.).