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REINE D’ARBIEUX

que les dimanches où il voulait bien l’y conduire ; encore paraissait-elle souvent distraite, n’ouvrait pas son livre.

« Elle a pourtant été élevée au couvent, » pen­sait-il avec âpreté, enveloppant d’une même ran­cune la tante inflexible et les religieuses qui n’avaient pas su lui préparer la femme docile, fer­mement attachée à son devoir, qu’il n’avait pas douté de trouver en Reine.

Mme Fondespan était à la cuisine, occupée à pétrir une de ces tartes aux fruits, appelées tourtières, qu’on glisse dans le four encore chaud le jour où se fait le pain dans une métairie.

— Qu’il attende, répondit-elle à la paysanne, lorsque Germain fut annoncé.

Ce n’était pas au moment où elle étendait le beurre sur la pâte qu’il fallait parler de la déran­ger. Il ne lui était d’ailleurs pas désagréable de marquer à Germain, avec quelque mauvaise grâce, qu’elle ne mettait pas plus d’empressement à l’accueillir qu’il n’en avait jusque-là montré à venir la voir.

Lorsqu’elle entra dans le vestibule, décoré de gravures anglaises, d’une panoplie de cannes et d’un cor de chasse, où il l’attendait, elle le trouva debout, qui allait et venait entre la porte et l’escalier. Il avait un air étrange et baissait la tête.

— Ou’est-ce qui vous arrive ? lui avait-elle demandé sans aménité, avec sa brusquerie de