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chef et à lui offrir un souvenir des trois années où ils avaient lutté sous ses ordres.

Après une visite à l’Aéro-Club de Suisse, qui l’avait invité à venir faire une conférence sur son raid Paris-Téhéran, Noguès se consacre totalement aux préparatifs de son premier voyage vers l’Orient. Celui-ci faillit se terminer tragiquement près du port de départ : ayant quitté Saint-Raphaël le 31 août 1926, il tombe en mer au large de la Corse ; un navire norvégien le recueillera heureusement.

Le 2 décembre de la même année, ne voulant pas remettre son voyage — « trop de temps a déjà été perdu », disait-il, — il repart avec son chef-radio Girard et son mécanicien Morin pour un périple en Méditerranée : de Saint-Raphaël l’équipage gagne Corfou, Cattaro, Venise, Gênes.

Cette dernière escale devait lui laisser un souvenir particulièrement pénible : ayant enfin posé sur une mer démontée son Schreck par un vent de 25 mètres à la seconde, Noguès se voit arrêté sitôt débarqué sur la jetée et emmené au poste le plus proche ; il devait apprendre le lendemain qu’un compatriote l’avait, par lettre anonyme, accusé d’espionnage !

Relâché bientôt avec des excuses, Noguès rallia Argenteuil où son appareil devait être révisé en vue de nouveaux voyages.

Il termine son voyage le 7 février. Henry Farman, à son retour, lui propose de réaliser l’ambition de tout pilote à cette époque et lui offre « l’Oiseau Bleu » que Drouhin a abandonné pour entrer au service de l’Américain Levine, qui venait de traverser l’Atlantique d’ouest en est et qui, brouillé avec son pilote, lui proposait de ramener à New-York son « Miss Coloumbia ».