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Page:Baliseurs de ciels Narbonne Rene, 1945.djvu/106

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Le résultat de ce beau voyage d’études fut la mise en exploitation de la ligne dès janvièr 1931, sous la forme d’un voyage par quinzaine, le service Marseille-Bagdad restant hebdomadaire, et réduit depuis le 1er juin 1930 à 48 heures.

Noguès tint à effectuer le premier courrier de sa ligne ; le matériel français n’étant pas au point, l’Air-Orient loua à la Compagnie hollandaise un trimoteur Fokker déjà utilisé par la K.L.M. sur Amsterdam-Batavia.

Il est profondément émouvant de remarquer que l’équipage qui convoya, au départ de Paris, cet appareil vers Damas où il devait attendre le courrier régulier du 22 janvier, était le même qui devait tomber sur le même parcours trois ans plus tard, presque jour pour jour, à bord de « l’Émeraude ».

Noguès, Launay et Balazuc sont marqués du même tragique destin qui frappera un autre pilote de ce premier courrier, Pichodou, compagnon de Mermoz lors de l’ultime envol de la « Croix-du-Sud ».

Quant à Winckler qui, depuis le 1er novembre 1928, est, avec Noguès, le pionnier de la ligne d’Extrême-Orient, il n’aura même pas la suprême consolation de tomber en vol. Chef-pilote depuis le 1er juin 1930, il s’est vu confier par Noguès la tâche la plus dure : défricher le tronçon Calcutta-Saïgon.

Nous verrons comment il s’est acquitté de cette mission.

Parti de Paris le 16 janvier, le courrier chargé sur le Cams bimoteur « Syrie » de Pichodou décollait à 7 h. 30, le 17, de Marignane. Après cinq jours de traversée de la Méditerranée — l’hydravion avait été retardé à chaque escale par le